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LES ENFANTS DE MISHWAR : Personnages

TONY, Ecossais

Tony est écossais. Il a créé l'ONG Mishwar au Liban. Pour financer ses actions et son deux-pièces sur les hauteurs du village de Miniara, il donne des concerts de cornemuse à l'Ambassade du Royaume-Uni à Beyrouth.

Tony a une quête : aider les enfants syriens à se construire un avenir. Pour lui, un seul mot d'ordre : l'action. Tony ne s'embarrasse pas des conventions, des délais, des ONG connues et reconnues et des autorisations. Tony est sur place. Les mains dans le cambouis et la tête dans Mishwar.

Tony est le personnage principal du film. Il ne parle pas beaucoup. Il agit. Il va s'ouvrir, se dévoiler de plus en plus au fil des tournages. Au départ distant et concentré sur ses actions, il se confie ensuite davantage à la caméra.

Tony est provocateur dans les idées, il a un esprit de contradictions et peut être déstabilisant lors de discussions de groupes. Pourtant, il cache une sensibilité évidente. Il lit beaucoup de grands philosophes et se pose énormément de questions sur le monde même s'il montre des idées très arrêtées en société sur nombre de sujets politiques. Notamment sur les ONG. Il a une manière de les « tester » :
Si l'argent dépensé dans un projet n'équivaut pas à ce que tu as concrètement apporté aux personnes dans le besoin, alors mieux vaut directement leur donner l'argent de ton budget.

Tony est très discret sur son passé et sa famille. Il a travaillé dans de nombreuses ONG et a étudié l'économie. En Ecosse, sa famille possède un manoir. Il a deux grandes sœurs. Il n'a pas de petite amie fixe mais j'ai eu l'occasion de croiser une fille avec qui il avait entretenue une relation.

Je filme Tony comme un héros de 2019. Un Jésus aux boucles rousses jouant de la cornemuse.

Qu'est-ce qu'on peut faire pour cet enfant ? Je suis inquiet. La situation est compliquée pour les parents, dans ce camp, ces Syriens ne reçoivent plus l'aide alimentaire depuis plusieurs semaines. Ils l'envoient travailler dans les rues pour payer le mazout.

Tony

 

Tony joue de la cornemuse. Tony est taiseux seulement lorsqu'il ne joue pas de la cornemuse.
 

ABOODI, Palestinien

Aboodi s'agite, parle avec les mains. Vite et fort. Mais jamais de lui.

Il n'aime pas être filmé lorsqu'il est un peu dur avec les enfants mais adore être pris en photo avec une belle lumière. Aboodi est fier.

Il suit des études en architecture mais n'aura jamais le droit de travailler au Liban en tant que réfugié palestinien. Il aimerait un jour quitter le camp palestinien où il réside et partir visiter le monde mais il est extrêmement attaché à sa famille. Il a deux frères et cinq soeurs. Son plus grand frère Milad est très engagé politiquement (gauche communiste) et l'oppresse parfois en voulant lui imposer ses points de vue.

Aboodi est très attentif à ce que pense Tony, ce dernier a été le premier à qui Aboodi a confié son homosexualité.

Palestiniens, Syriens, Libanais, nous sommes tous Arabes !

Aboodi

 

Les Palestiniens à la rencontre des enfants syriens.
 

PATRICK, Libanais

Patrick a une vision du monde différente de celle de Tony. Contrairement à Aboodi qui pourrait paraître davantage influençable. Pour Patrick, le pouvoir est source de mal. Il tente de comprendre « pourquoi les hommes ne peuvent vivre sans se faire du mal ».

Lors d'un week-end dans le Akkar, il est venu à la rencontre d'une école informelle comme celle de Malaak où Mishwar intervient; et selon ses mots, « est tombé amoureux de ces enfants ». Il a décidé de donner la moitié de son temps à l'ONG Mishwar.

Patrick accepte la caméra et se confie. Au fur et à mesure des tournages, il a tissé des liens forts avec une famille syrienne. La famille de Shymaa, une petite fille dont le cœur est menacé par un impact de balle. Les autres membres de de l'ONG Mishwar surveille cette relation, afin de veiller à ce que Patrick garde le recul nécessaire à ses missions.

Patrick développe un film d'animation sur plusieurs épisodes. Le récit et les dessins de son projet sont le reflet de sa vie avec les enfants de Mishwar, plus particulièrement avec la petite Shymaa mais aussi de sa propre expérience de la guerre au Liban. Patrick a dû fuir son pays avec ses parents pendant la guerre. Il a alors connu Paris où, dit-il, il a découvert pour la première fois « des façades d'immeubles sans impacts de balles ». De retour, Patrick a fait les Beaux-Arts à Halba, au Liban, puis a été embauché dans un studio à Kiev, en Ukraine. Il a ensuite été sélectionné dans le prestigieux studio d'animation Meditation with a Pencil, à Seoul. Il travaille aujourd'hui dans une agence de graphisme à Beyrouth.

Je veux comprendre comment la psychologie d'un enfant change pendant une guerre.

Patrick

 

Patrick et son projet de film d’animation Patrick et son projet de film d’animation.